L'IMMIGRANT
Sachant que vous
partez et ne sachant pas si vous revenez ...
Charges toi même,
comme un sac à dos est chargé,
Les souvenirs qui
vont rester en vie.
Qui part, les emmène
et là ils restent,
Frais comme la rosée
de l'aurore,
Ils ne vieillissent
pas et ne mutent pas,
Toujours caché,
mais sur la peau
Pour éviter
d'oublier par soi-même.
Des rues qui n'ont
jamais été réparées,
Les entreprises qui
n'ont jamais fermé,
Les voisins qui
n'ont pas vieilli,
Les écoles qui
n'ont pas été peintes,
Des arbres qui n'ont
pas été tondus
Des parents qui ne
sont jamais partis ...
Secrètement le
passé était stagnant,
Dans l'esprit du
voyageur, comme l'oiseau qui migre
Il connaît par cœur
la direction de son vol,
Mille et une fois le
cours de son retour.
Vous êtes parti et
tout ce que vous avez pris avec vous,
Qui est resté a
perdu le sens de cette époque,
Changé par le
tourbillon du jour au jour,
Il est mis à jour
sans correctifs ni autorisations ...
Mais tu es parti et
les ai tous pris avec toi,
Chargées comme des
balles précieuses,
De quiconque porte
la récolte d'été pour le froid.
Ce sont vos bagages,
votre essence et votre identité qui vous permettent de rester en
vie;
Si vous vous
retournez, ils disparaîtront et vous les aurez perdus,
Si vous restez, vous
vivrez pour toujours comme le trésor le plus aimé.
Martín C. Drot de
Gourville Chazarène ©
04-30-2012
*
EL INMIGRANTE
Saber
que te vas y no saber si volveís….
Cargar
contigo, como se carga una mochila,
Los
recuerdos que se irán para quedarse vivos.
Quien
se va, se los lleva y allí es que se quedan,
Frescos
como el rocío de la aurora,
No
envejecen ni tampoco mutan,
Siempre
escondidos, pero a flor de piel
Para
evitar de por sí mismos el olvido.
Calles
que nunca más se repararon,
Negocios
que jamás cerraron,
Vecinos
que no envejecieron,
Escuelas
que no se pintaron,
Árboles
que no fueron talados,
Parientes
que jamás se fueron…
Secretamente
el pasado quedo estancado,
En
la mente del viajero, como el ave que emigra
Sabe
de memoria el rumbo de su vuelo,
Una
y mil veces el derrotero de su regreso.
Tú
te has ido, y todo te lo llevaste contigo,
Quien
se quedó perdió el sentido de aquel tiempo,
Cambiado
por la vorágine del día a día,
Se
actualiza sin remiendos ni permisos….
Pero
tú te fuiste y te los llevasteis a todos contigo,
Cargados
como preciados fardos,
De
quien carga la siega del verano para el frío.
Son
ellos tu bagaje, tu esencia e identidad que te mantienen vivo;
Si
te vuelves, se desvanecerán y los habrás perdido,
Si
te quedas vivirán para siempre como el tesoro más querido.
Martín
C. Drot de Gourville Chazarène ©
04-30-2012
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